Lors de cette présentation, le philosophe Yuk Hui explorera la notion de technodiversité et sa nécessité croissante à l’ère de l’Anthropocène. À travers une critique du concept de noosphère et de son appropriation par le transhumanisme, il posera les bases d’une réflexion autour de l’invention et de l’avenir de la technosphère.

Si ces dernières années ont été émaillées de nombreux débats autour des divers ethno-futurismes, la question fondamentale demeure la suivante: ces futurismes nous promettent-ils vraiment un vaste éventail d’avenirs possibles ou se contentent-ils d’ouvrir la voie à un futur encore plus homogène et synchronisé, dominé par les technologies industrielles? Les actuelles discussions sur l’intelligence artificielle, le Machine Learning, les villes intelligentes, la bioingénierie et l’automatisation complète semblent pointer vers un avenir plutôt défini qui a été décrit de différentes manières, qu’il s’agisse du concept de singularité, de noosphère ou encore de point Oméga.

Cette conférence vise à mettre en question cet avenir “défini” et la théologie politique inscrite dans l’imaginaire qui lui est associé, ainsi que le fantasme d’une super intelligence ou d’une explosion d’intelligence conçue comme projet de dépolitisation. À travers une réflexion collective sur les possibilités offertes par la technodiversité et la noodiversité, Yuk Hui invitera le public à s’interroger sur la notion d’invention et l’avenir de la technosphère. Comment repenser une technodiversité qui s’est amenuisée et archaïsée face à la technologie moderne, au gré des processus de modernisation et d’industrialisation? Et quels seront les éléments-clés qui nous aideront à réfléchir plus avant à une telle possibilité de résistance? Lors de cette présentation, le philosophe et chercheur Yuk Hui tentera de répondre à ces questions en réexprimant la notion d’épistème.

– Yuh Hui, philosophe et chercheur (digitalmilieu.net)

Langue de la conférence: anglais