NSDOS (FR)
12.05.18 — 23:30
Bâtiment H
Après des études de danse, NSDOS, aka Kirikoo Des, a cherché à créer des sons sur lesquels poser ses mouvements. Il lui a alors fallu imaginer un nouvel ordre sonore, une approche alternative de la musique – par abstraction. NSDOS ne saurait se contenter de simples logiciels pour composer ses sons, il préfère largement créer ses propres médiums : des instruments futuristes bidouillés à partir de vieilles cartes sons, d’émulateurs de Gameboy, de petits bouts de métaux disséqués puis réassemblés pour donner naissance à des machines surréalistes. Entouré de tous ces outils hybrides, il déconstruit l’anatomie rectiligne de la techno.
Cette odyssée sonore, NSDOS l’a entamée dans sa ville natale, à Paris, puis développée à Berlin – une ville qu’il considère comme un laboratoire à grande échelle et dans lequel il a pu expérimenter de nouveaux champs de possibles. Grand admirateur des mouvements dada et lettriste, NSDOS peut être considéré comme le rejeton d’une culture DIY. Il compte parmi ses icônes des artistes comme Christian Marclay, Stelarc ou encore Donna Haraway qui lui ont appris à repousser les limites du corps, des objets et des sons.
Son approche alternative et sa volonté de « désaxer » les outils technologiques ont fait de lui le nouveau hacker de la techno française. Parce qu’en réalité, NSDOS ne crée pas –il régénère et transmue la musique. Pour ça, NSDOS emploie une approche hyper empirique voire organique de la musique. En posant des capteurs sur des arbres, des insectes ou sur le public en transe – un peu partout où il passe –, il retranscrit le mouvement naturel des choses qui l’entourent en son. Après trois maxis (Lazer Connect en 2013, Female Guest en 2015, tous deux sur le label Clekclekboom Recordings, et Money Exchange publié en 2016 sur son propre label Standalone Complex), son nouvel album, Intuition, intervient comme l’aboutissement de cette approche. C’est en Alaska que NSDOS a posé ses bagages et composé son album, en extérieur. Inspiré des stations météorologiques et selon un principe de « bio feedback », l’artiste a sondé les éléments naturels environnants pour les transformer en data puis en textures sonores, en nappes et en rythmes.
